Marie Bovo
Jours blancs 00H03, 2012
Artwork
Marie Bovo
Jours blancs 00H03, 2012
Tirage chromogénique marouflé sur aluminium et encadré / Framed chromogenic print mounted on aluminium
130 x 162 cm (51.18 x 63.78 in)

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Jours blancs évoquent la clarté des nuits au-delà du cercle polaire, celle des îles Lofoten en Norvège. Cette série produite au rythme du soleil de minuit - de cette nuit presque métaphysique propre aux latitudes nordiques - fixe ce phénomène rare, celui du jour éternel de cette lumière qui résiste à l’obscurité. De l’eau, de l’air, de la lumière : les images invitent à une plongée soudaine dans des éléments qui se rejoignent et se confondent avec l’horizon. Immenses, ces images d’une lumière blanche, aux nuances de couleurs arc-en-ciel, sont photographiées invariablement de la même manière avec une identique proportion de ciel et de mer, et à des périodes régulières de la nuit. Variations apaisantes de blancs, le regard semble se perdre dans la clarté de la nuit nordique. « On va dans les Lofoten pour disparaître» explique Marie Bovo. Etrangement lumineux et évanescents, ces paysages silencieux, en apparence vides, se transforment en espaces de contemplation et de méditation. Parallèlement, la beauté de la lumière et la douceur chromatique si particulière confèrent à ses œuvres une sorte d’intemporalité. « J’ai passé des heures et des heures à observer le paysage, à chercher des nuances. Au fond, je ne sais pas si j’y ai passé dix jours ou une journée éternelle » ajoute Marie Bovo. Son expérience poétique de ce monde polaire, de ces confins, lui offre le pouvoir d’échapper au temps. Elle scrute, lentement et sûrement, avec sa chambre photographique, le paysage, afin de faire advenir sa densité. Désormais, le paysage n’est pas regardé, il est sondé. Ces images donnent l’impression, non seulement d’avoir été prises au sein d’une durée, mais de continuer à dérouler leur présent sous nos yeux. Dans ce spectacle d’une nature à la beauté irréelle, dans cette impression d’infini temporel et spatial, Marie Bovo semble identifier la seule éternité possible.
Mouna Mekouar

Jours blancs evokes the brightness of the nights beyond the polar circle, on the Lofoten Islands in Norway. This series, produced to the rhythm of the midnight sun—that almost metaphysical night one encounters in the Nordic latitudes—sustains that rare phenomenon, that of the eternal day, light resisting darkness. Water, air, light: these images invite us to plunge suddenly into elements that meet only to disappear into the horizon. These immense images, bathed in a white light, with their rainbow sheen, are all photographed in the same way, with the same proportion of sky and sea, and at regular moments of the night. Before these calming variations of white, the gaze seems to lose itself in the brightness of the Nordic night. “One goes to the Lofoten Islands in order to disappear,’ says Marie Bovo. Strangely luminous and evanescent, these silent landscapes, seemingly empty, are transformed into spaces of contemplation and meditation. At the same time, the beauty of the light and their very peculiar chromatic softness lend her works a sort of timelessness. ‘I have spent hours and hours observing the landscape, looking for nuances. I basically don’t know if I have spent ten days or one eternal day,’ she adds. Her poetic experience of this polar world, of these border regions, have given her a chance to escape from time. Slowly and surely, with her view camera she examines the landscape in order to bring forth its density. The landscape is no longer looked at, it is plumbed. These images give the impression not only of having been taken in the midst of duration, but of continuing to unfold their present before our eyes. In this spectacle of a wilderness of unreal beauty, in this impression one has of spatial and temporal infinity, Marie Bovo seems to identify the only possible eternity.
Mouna Mekouar