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Gina Pane
16 avr. - 30 mai 2019

À la suite de l’exposition récente « GINA PANE. Terre protégée » au 47 rue Saint-André-des-Arts à Paris, Kamel Mennour est heureux de présenter une nouvelle exposition — la quatrième — consacrée à l’œuvre de Gina Pane dans son espace londonien.
Figure centrale de la scène artistique française des années 1970-1980, Gina Pane fut une artiste prolifique, maîtrisant avec virtuosité une grande variété de médiums tout au long de sa carrière : peinture, sculpture, installation, action, photographie — cette dernière en étroite collaboration avec Françoise Masson, qui photographia toutes les actions de l’artiste après une phase préparatoire durant laquelle les deux femmes élaboraient l’imagerie de la performance à travers textes et dessins préparatoires.
Gina Pane faisait appel à un vaste éventail de matériaux, choisis pour leurs qualités intrinsèques et leur charge symbolique (terre, bois, verre, aluminium, fer, plomb, cuivre, étain, feutre, marbre), ainsi qu’à des objets pouvant être ludiques — des jouets d’enfants — ou tranchants — verre brisé, lames de rasoir. Mais entre la fin des années 1960 et la fin des années 1970, c’est son propre corps que Pane privilégia comme principal matériau de création et instrument du nouveau langage du body art. « Toute ma création est directement matérialisée par mon corps en tant que matière première et outil de mes concepts », écrit-elle dans ses Notes.
C’est avec son corps qu’elle explorera et mettra à l’épreuve le monde et ses limites comme aucun·e artiste avant elle.
L’exposition actuelle met en lumière l’importance de la couleur, de la composition et de la construction dans son travail, tout en soulignant la diversité des sujets et des matériaux employés, à travers une sélection de six œuvres représentatives des différentes étapes de sa carrière. Ces œuvres vont de ses premières peintures, fortement marquées par l’abstraction géométrique (1964-1967), à ses hommages à la nature (1968-1970), en passant par les actions publiques hautement symboliques, rituels de la blessure (1971-1979), jusqu’aux Partitions, ses œuvres sculpturales finales inspirées des vies des martyrs chrétiens (1980-1989).
Présentées face à face dans un ordre chronologique, ces pièces font apparaître la cohérence conceptuelle et formelle de l’œuvre de Pane, à la croisée du poétique et du sacré, du politique et des questions d’identité, de l’intime et de l’extime, entre la terre et le ciel.
Le désir fondamental de Gina Pane était de réveiller les consciences d’un engourdissement anesthésiant, nourri par les médias. Ce faisant, elle a bâti son propre mythe et laissé une œuvre riche, qui, dans ses multiples facettes, pose encore aujourd’hui des questions essentielles.
Une œuvre vibrante, ouverte, radicale et visionnaire, généreuse et sincère, féminine sans être féministe, en quête d’une communion éternelle avec le·la spectateur·rice.
« C’est à VOUS que je m’adresse, parce que vous êtes l’“unité” de mon œuvre : L’AUTRE. »
Gina Pane, Lettre à un(e) inconnu(e), 1974

Gina Pane
Né en 1939 à Biarritz, France
Décédée en 1990 à Paris, France




















































































