Sans titre, 1955

L’axe artistique central du peintre et sculpteur français Gaston Chaissac était l’étude du visage humain. Bien qu’il ait également expérimenté des formes d’expression abstraites au cours de son travail, il est resté attaché à un mode de représentation figuratif-figuratif. Ses créatures imaginatives, cependant, sont loin d’être un rendu fidèle à la réalité. Dans presque toutes les œuvres - y compris les œuvres en papier, en bois et en métal - une paire d’yeux est cachée quelque part, soit timide et curieuse, soit horrifiée et affligée, cherchant le contact avec le spectateur. Semblables aux œuvres de son confrère Jean Dubuffet, les personnages de Chaissac partagent la caractéristique de ne pouvoir être attribués à aucun genre dans leur apparence, ils oscillent entre humain et animal avec des visages entre masque et grimace.<br /><br />À partir de 1949, Chaissac a également transféré ces principes aux objets trouvés, tels que le bois, les briques, les paniers en osier et les plaques de métal, qu’il a peints dans son langage formel aux contours caractéristiques, leur donnant ainsi une toute nouvelle désignation. La série d’objets peints comprend également la « Figure » de 1955 proposée à la vente, pour laquelle Chaissac visse des objets en métal peint sur une latte de bois pour la tête et le torse. Comme l’indique le catalogue de la grande exposition de Chaissac de 1996, il partage avec Dubuffet une préférence pour les matériaux extra-artistiques et les artistes de l’Arte Povera (exhib.cat. Linz, Tubingen, Wuppertal, Frankfurt 1996/1997, p.117) . Chaissac n’adopte cependant pas une position sociocritique provocatrice, mais les utilise pour se réconcilier avec sa propre identité.