À travers une sélection de films, de photographies, d’installations et de sculptures, Mohamed Bourouissa a réuni des œuvres qui témoignent des différentes formes de violence issues des idéologies colonialistes. Qu’elle soit ordinaire et banalisée ou institutionnelle, cette violence, lui comme de nombreuses autres personnes racisées l’ont connue et subie. Néanmoins, les œuvres de Bourouissa sont loin d’être dans l’affrontement. Bien au contraire : tout en nous invitant à pénétrer dans la sphère intime de leurs protagonistes, elles révèlent un sentiment d’humanité où la dignité l’emporte sur l’humiliation. L’art devient alors une stratégie de défense et d’émancipation permettant aux individus de se réapproprier leur propre histoire – qu’il s’agisse de celle d’un prisonnier, d’un ancien patient d’une clinique psychiatrique, ou encore de sa tante Noubia (photo), immigrée à Osnabrück, où elle vécut jusqu’à sa mort.